Page:Tolstoï - Plaisirs vicieux.djvu/186

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Que feras-tu donc ? Tu le sais : la doctrine de la vérité te le dit. Va jusqu’en bas (ou plutôt ce qui te semble le bas, mais qui est le haut), va avec ceux qui couvrent les pauvres et nourrissent les affamés ; va ! tu n’as rien à craindre et beaucoup à gagner ! Va dans leurs rangs, cultive la terre de tes mains faibles et inhabiles, fais ce travail qui nous donne le vêtement et le pain. Va ! et pour la première fois tu sentiras le sol assuré sous tes pas, tu marcheras en homme libre, tu seras chez toi, tu n’auras plus rien à chercher.

Tu éprouveras cette joie complète que tu ne trouveras point derrière les portes closes et les rideaux baissés de tes appartements. Tu connaîtras un bonheur inconnu, tu sauras pour la première fois comment ces hommes simples et forts, ces frères loin de toi, t’ont nourri jusqu’ici. Tu seras étonné de rencontrer chez eux des vertus que tu ignorais : la modestie, la bonté. Au lieu du mépris et des