Page:Tolstoï - Plaisirs vicieux.djvu/257

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agréable, non pas seulement au point de vue moral, mais surtout au point de vue physique, physiologique. Une gêne vague, un sentiment confus de pesanteur, de mal être, apparaît et d’une manière pénible (par exemple après les repas, après le sommeil ou avant le sommeil, ou avant les repas, etc.) et c’est pour obscurcir ce sentiment, pour engourdir la sensibilité que l’on fume.

Ainsi ce n’est pas pour engourdir la conscience dans le sens moral du mot ; c’est pour engourdir la conscience dans le sens physiologique. La conscience étant le résultat de toutes ces sensations diffuses qui, de la périphérie, remontent au centre.

Cela est vrai à l’origine ; mais, de fait, dans la pratique, on fume pour une tout autre cause. C’est parce qu’on a l’habitude de fumer. C’est devenu une stimulation ou plutôt un engourdissement nécessaire. Mais je ne crois pas que le tabac ait la moindre