Page:Tolstoï - Plaisirs vicieux.djvu/258

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action sur les phénomènes de l’intelligence. Ce n’est pas un poison psychique et il n’agit sur l’intelligence qu’indirectement : parce qu’il émousse la sensibilité de nos organes en laissant peut-être plus de liberté à l’évolution des fonctions psychiques.

Cela n’empêche pas que ce soit un poison et, comme l’alcool, quoique à un moindre degré, un poison redoutable. Mais la condition humaine, — chose digne de remarque, — est assez misérable pour que, partout et toujours, l’homme ait éprouvé le besoin de stupéfier ou de stimuler son intelligence par des moyens factices ; que ce soit par l’opium, le hachich, le coca, le tabac ou l’alcool. Il vaudrait mieux s’en priver, cela n’est pas douteux, et tout le monde, je pense, sera d’accord avec Tolstoï en disant qu’un des progrès futurs de nos civilisations sera de supprimer ces empoisonnements.

Ch. Richet.