Page:Tolstoï - Plaisirs vicieux.djvu/46

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connus, n’exigeant ni dépense de richesse naturelle, ni dissipation de grande activité humaine, n’est nuisible ni aux autres ni à soi-même.

Les habitudes dont nous avons parlé n’ont pas ces caractères anodins. Pour produire le tabac, le vin, le hachich, l’opium, en quantité suffisante pour suffire à la consommation énorme qui s’en fait aujourd’hui, il faut y employer des millions et des millions d’acres des meilleures terres, au milieu d’une population affamée ; et des millions d’êtres humains (en Angleterre, par exemple, le huitième de la population entière) consacrent toute leur existence à extraire des produits narcotiques.

Et ce n’est pas tout : la consommation de ces produits est incontestablement nuisible au plus haut degré, car elle entraîne des maux qui sont la perte d’un plus grand nombre d’êtres humains que n’en détruiraient