Page:Tolstoï - Polikouchka.djvu/133

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pendant cette nuit d’épouvante, avait pris une bougie, une lanterne ; si, faisant un signe de croix, ou même sans signe de croix, il était entré dans le grenier et, déchirant lentement devant lui, par la flamme de sa bougie, la terreur de la nuit, éclairant les poutres, le sable du parquet, les tuyaux du poêle couverts de toiles d’araignées, les pèlerines oubliées par la femme du menuisier, il avait marché jusqu’à Iliitch, sans se laisser gagner par l’épouvante, et levé la lanterne à la hauteur de son visage, alors il aurait aperçu le corps bien connu de Polikey, maigre, les pieds sur le sol (la corde s’était allongée), incliné d’un côté, comme une masse inerte, la chemise déboutonnée sur le cou, qui ne portait plus de croix, la tête retombée, sur la poitrine, et ce bon visage aux yeux ouverts et fixes qui ne voyaient plus, ce sourire doux et coupable, avec un air de sévé-