Page:Tolstoï - Polikouchka.djvu/170

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— Réveille les enfants. Je vais à la ville.

Ayant pris un cierge devant les icônes, il l’éclaira et descendit dans le souterrain. Quand il en revint, ce n’était plus seulement chez lui, mais chez tous les voisins que les lumières brillaient. Les jeunes gens étaient déjà levés et prêts à partir. Les babas sortaient et rentraient avec des seaux et des jattes de lait. Ignat attelait une charrette, le cadet graissait l’autre. La jeune femme ne hurlait plus ; après s’être habillée et coiffée d’un fichu, elle s’était assise sur un banc, en attendant le moment d’aller à la ville faire ses derniers adieux à son mari.

Le vieux semblait plus renfrogné que d’habitude. Sans rien dire à personne, il passa son caftan neuf, se ceintura, et, prenant tout l’argent d’Iliitch, il se rendit chez Egor Mikhaïlovitch.