Page:Tolstoï - Polikouchka.djvu/255

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chant en avant, il arrangeait l’avaloire du korennaïa, qui tournait constamment à droite.

Ignachka était d’une taille moyenne, mais bien proportionnée, à ce qu’il me parut. Par-dessus son touloupe, il portait un caftan sans ceinture, dont le col était presque rabattu, et son cou se voyait tout nu. Ses bottes n’étaient pas en feutre, mais en cuir. Il ne cessait d’ôter et de remettre son petit bonnet. Ses oreilles n’étaient abritées que par ses cheveux. Tous ses mouvements dénotaient non seulement de l’énergie, mais encore, et surtout, me semblait-il, la volonté d’en avoir. Pourtant, plus nous allions, plus il cherchait à se mettre à l’aise ; il s’agitait sur son siège, frappait du pied, parlait tantôt à moi, tantôt à Aliochka, et je voyais bien qu’il craignait de perdre son assurance.

Il y avait de quoi : bien que les chevaux fus-