Page:Tolstoï - Polikouchka.djvu/78

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voilà qu’il s’en va, maintenant, toucher une somme folle ; la barinia a confiance en lui ; il est assis dans la propre charrette du gérant, attelée du propre cheval qui traîne la barinia dans ses voyages, et il roule, ni plus ni moins qu’un dvornik, avec deux guides en cuir dans sa main. Et Polikey se redressait, arrangeait la ouate qui sortait de son bonnet et s’enveloppait de plus belle.

Du reste, si Polikey s’imaginait ressembler tout à fait à un riche dvornik, il se trompait. Chacun sait, il est vrai, que même un marchand à 10,000 roule dans une charrette avec des guides en cuir ; c’est la même chose, et ce n’est pas la même chose. On voit un homme barbu dans un caftan noir ou bleu, traîné par un cheval bien nourri, seul dans la charrette : il suffit d’un coup d’œil pour voir si le cheval est en effet bien nourri, si l’homme