Page:Tolstoï - Polikouchka.djvu/95

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ramassait les débris du verre, et disposait un touloupe le long de la fenêtre pour empêcher le vent d’entrer. Le staroste revint à sa tasse.

— Eh ! Iliouchka, Iliouchka, j’ai pitié de toi, je t’assure. Mais que faire ? Voilà Koroschine qui est aussi marié. Mais que faire ? Impossible de résister.

— Mais moi, je suis perdu par mon brigand d’oncle ! répéta Ilia avec fureur. Il n’a d’yeux que pour les siens ; ma petite mère disait que le gérant l’avait engagé à acheter un remplaçant ; et il s’y refuse, il prétend qu’il n’en a pas les moyens ! Mais est-ce que nous, avec mon frère, nous n’avons pas apporté assez d’argent dans la maison ? C’est un brigand ! un misérable !

Doutlov rentrait dans l’isba ; il fit sa prière devant les icônes, se déshabilla, et s’assit à côté du staroste. La servante lui apporta du