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Page:Tolstoï - Polikouchka.djvu/96

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kvass et une cuiller. Ilia se tut, et, fermant les yeux, se coucha sur le caftan. Le staroste le désigna silencieusement et hocha la tête. Doutlov fit un geste de désespoir.

— Quoi ! n’ai-je donc pas de pitié ? C’est le fils de mon frère, et non seulement je serais sans pitié pour lui, mais encore on me fait passer pour un brigand à ses yeux ! Sa femme, une petite baba rusée, malgré sa jeunesse, lui aurait-elle mis dans la tête que nous avons assez d’argent pour acheter un remplaçant ?… Voilà qu’il m’accable de reproches, à présent. Et que je le plains, pourtant !…

— Ah ! c’est un bon garçon !… dit le staroste.

— Mais je n’ai plus la force de m’en charger. Demain j’enverrai Ignat ; sa femme viendra aussi.

— Envoie, tu feras bien, répondit le staroste