Page:Tolstoï - Qu’est-ce que la religion.djvu/43

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eux. Sans parler des Indous et des Chinois, mais chez les Zoulous, existaient et existent des règles religieuses obligatoires qui prescrivent certains actes et en défendent d’autres, et chez nous, peuples chrétiens, il n’y a aucune règle. Rome a conquis le monde précisément quand il est devenu libre de toute religion. C’est, — mais au plus haut degré, — ce qui ce passe maintenant avec les peuples chrétiens. Tous se trouvent dans la même condition : le manque de religion, et c’est pourquoi, malgré leur désaccord intérieur, sont-ils tous unis en une bande fédérative de brigands pour qui le vol, le pillage, la débauche, l’assassinat isolé et en masses, se commettent non seulement sans le moindre remords de conscience, mais avec la plus grande satisfaction, comme on l’a vu dernièrement en Chine. Les uns ne croient en rien et en sont fiers. Les autres feignent de croire en ce qui leur est avantageux et, sous l’aspect de la foi, l’inspirent au peuple. Et les troisièmes, une énorme majorité — tout le peuple — acceptent pour la foi cette suggestion sous laquelle ils se trouvent, et, servilement, obéissent à tout ce que demandent d’eux leurs inspirateurs dominants qui ne croient en rien.

Et ces inspirateurs demandent ce que demandent tous les Nérons qui tâchent de remplir par quel-