Page:Tolstoï - Scenes de la vie russe.djvu/104

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qui gisait étendue derrière le poêle, une femme, le visage contre terre, râlant doucement, avançant tantôt un pied, puis le retirant bientôt. Puis elle se jetait de côté, et la mauvaise odeur partait de là. Certainement, la malheureuse est dangereusement malade, et personne ne s’occupe d’elle.

Enfin la vieille leva la tête et vit le visiteur.

— Que viens-tu faire ici, étranger ? demanda-t-elle avec humeur.

— Que veux-tu de nous, homme ? Nous n’avons absolument rien.

Élisée, pressentant la détresse de ces pauvres gens, s’avança doucement vers la vieille.

— Servante de Dieu, dit-il, je suis venu ici pour demander à boire.

— Nous n’avons personne pour nous apporter de l’eau. Nous n’avons absolument rien à te donner. Passe ton chemin.

Élisée ajouta :

— Dites-moi donc, bonne âme, n’avez-vous personne de bien portant dans la maison ? Qui soigne donc la malade ?

— Je te dis que nous n’avons personne.