Page:Tolstoï - Scenes de la vie russe.djvu/15

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L’étranger ne répondit pas ; immobile, il regardait Sema, les yeux pleins d’affection et de reconnaissance.

— Tu ne réponds pas ? Voudrais-tu passer l’hiver ici peut-être ? Viens nous mettre à l’abri. Tiens, voici mon bâton, frère, appuie-toi dessus et essaie de marcher.

L’homme se mit à marcher. Il allait sans difficulté, sans rester en arrière, côte à côte avec Sema, qui commença à le questionner.

— Dis-moi, frère, d’où viens-tu ?

— Je ne suis pas d’ici.

— En effet, tous les gens du pays me sont connus. Mais qu’est-ce qui t’amène ici ? Que faisais-tu près de la chapelle ?

— Je ne dois pas le dire.

— Des méchants t’ont maltraité, sans doute ?

— Aucun homme ne m’a fait de mal. C’est Dieu qui me punit.

— C’est vrai. Tout se fait de par sa volonté. Cependant, tu as un but, sans doute ; où vas-tu ?

— Tous les chemins me sont indifférents.

Sema s’étonnait. Son compagnon n’avait pas