Page:Tolstoï - Scenes de la vie russe.djvu/152

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en parlerai pas. Vous savez bien, comme elle est bonne…

— Essayez toujours de lui persuader de rester ici jusqu’à la fin de l’hiver, fit le médecin en secouant significativement la tête. En route, cela pourrait se gâter.

— Aksïuscha ! hé, Aksïuscha ! piaillait la fille du chef de station, qui avait mis sa schuba (pelisse) sur sa tête et barbotait dans la cour de derrière pleine de boue. Viens voir Mme  Schirkin,… on dit qu’on la mène à l’étranger parce qu’elle est malade de la poitrine. Je n’ai encore jamais vu de phtisique

Aksïuscha franchit le seuil en sautant, et toutes deux coururent devant la porte, en se tenant par la main. Ralentissant le pas, elles passèrent devant la voiture et regardèrent par la glace baissée de la portière. La malade tourna la tête vers elles, mais en remarquant leur curiosité, son visage s’assombrit et elle se détourna.

— Petite mère ! dit la fille du directeur de la station, en tournant vivement la tête, quelle admirable beauté c’était et qu’est-elle devenue ?