Page:Tolstoï - Scenes de la vie russe.djvu/155

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Le mari se couvrit le visage avec son mouchoir et il s’éloigna silencieusement.

— Non, je continuerai, dit la malade, et en levant les yeux au ciel, elle croisa ses mains et commença à murmurer des mots sans suite. « Mon Dieu ! Pourquoi donc ? » fit-elle, et ses larmes coulèrent plus abondantes.

Elle pria longtemps et mentalement, mais sa poitrine continuait de la faire souffrir, demeurant aussi oppressée, tandis que le ciel, les champs et la route restaient aussi gris, aussi sombres, et que le même brouillard d’automne tombait, ni plus vite, ni plus épais, mais sans interruption, sur la boue de la route, sur les toits, sur les voitures et sur les pelisses des cochers, qui bavardaient de leurs voix fortes et gaies, graissaient les voitures et attelaient leurs chevaux.


II


La voiture était attelée, mais le cocher tardait encore. Il entra dans la salle des cochers.