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Page:Tolstoï - Scenes de la vie russe.djvu/187

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Ivan était présent à cette lecture et jouissait à l’avance de voir l’effet qu’elle produirait sur son ennemi. Gravila devint livide ; il se tourna et sortit aussitôt. Ivan le suivit sur ses talons et l’entendit murmurer :

— C’est bien, les coups me meurtriront les reins et je sentirai leur brûlure, mais qu’il prenne garde ! Quelque chose pourrait bien lui brûler davantage.

Ces menaces effrayèrent Ivan, qui rentra vers les juges en courant et en s’écriant :

— Hommes de justice, écoutez, il menace d’incendier ma maison, il l’a dit et il y a des témoins. Je demande qu’il soit rappelé devant la justice.

Gravila fut de nouveau cité.

— Est-il vrai que tu aies dit cela ?

— Je n’ai rien dit de semblable, répondit-il. Faites-moi donner le bâton, si vous en avez le pouvoir. Je vois bien que je serai seul la victime de cette affaire et qu’il s’en ira déchargé de tout…

Il voulait continuer, mais un frisson courut sur ses lèvres et sur son visage ; il chancela