Page:Tolstoï - Scenes de la vie russe.djvu/198

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mains dans sa ferme. Ivan, laissant les femmes continuer leur caquet, sortit mettre un peu d’ordre dans l’aire et sous le hangar, pendant que le soleil descendait derrière l’isba. Bientôt ses fils revinrent des champs, où ils avaient donné avant l’hiver un premier labour en vue des semailles d’été. Ivan s’informa de tout et leur aida à rentrer l’attirail de campagne. Un harnais était déchiré, il le mit de côté pour le raccommoder à la veillée ; il aurait désiré aussi rentrer un tas de branches, qui se trouvaient à l’air du temps ; mais il faisait déjà sombre, et les branches restèrent jusqu’au lendemain. Il avait encore à fourrager le bétail et à faire sortir de l’écurie les chevaux que Taraska devait bientôt mener au pâturage de nuit. Quand cela fut fait, il referma la porte du hangar, dont il tira soigneusement le loquet de bois.

— Maintenant, il ne nous reste plus qu’à souper et à nous mettre ensuite sur l’oreiller, se dit-il en emportant le harnais endommagé vers la maison.

En ce moment, il oubliait tout à fait et son