Page:Tolstoï - Scenes de la vie russe.djvu/237

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ciel : on s’arrêta sur un tertre, et l’Ancien dit à Pacôme, en lui désignant d’un geste large toute la plaine étendue devant eux :

— Voilà le pays qui nous appartient ; aussi loin que ton œil peut atteindre, choisis ce que tu veux en prendre.

Pacôme tressaille de convoitise, à la vue d’une plaine toute verte, unie comme un tapis, et dont l’herbe atteint la hauteur d’un homme.

L’Ancien ôte alors sa coiffure, et la posant au sommet du monticule, dit à Pacôme :

— Tu partiras d’ici ; mets ton argent dans ce bonnet, ton domestique demeurera là, et quand tu reviendras à cette place, tout ce que tu auras parcouru t’appartiendra.

Pacôme tire son argent de sa poche et le met dans le bonnet de l’Ancien, il se défait de son kaftan et reste en gilet. Il prend une provision de pain et attache une bouteille d’eau à sa ceinture. Il va partir. Il hésite. De quel côté va-t-il se diriger ? Qu’importe ! la steppe n’est elle pas aussi fertile à droite qu’à gauche ? Elle est partout superbe.

Voilà le soleil qui apparaît tout à coup à l’ho-