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4 octobre 1887
À monsieur Romain Rolland
Cher frère !

J’ai reçu votre première lettre. Elle m’a touchée le cœur. Je l’ai lue les larmes aux yeux. J’avais l’intention d’y répondre, mais je n’en ai pas eu le temps, et d’autant plus, qu’outre la difficulté que j’éprouve à écrire en français, il m’aurait fallu écrire très longuement pour répondre à vos questions, dont la plupart sont basées sur un malentendu.

Aux questions que vous faites : pourquoi le travail manuel s’impose à nous comme l’une des conditions essentielles du vrai bonheur ? Faut-il se priver volontairement de l’activité intellectuelle des sciences et des arts qui vous paraissent incompatibles avec le travail manuel ?

À ces questions j’ai répondu comme je l’ai pu