qui descendait à la cabane voisine et passait avec précaution par la porte cochère.
— Bonjour, Stepka ! » cria Lucas à la muette qui, en toilette du dimanche, venait recevoir le cheval ; il lui fit signe de lui donner du foin sans le desseller.
La muette rugit bruyamment et embrassa le museau du cheval, pour exprimer qu’elle le trouvait beau.
« Bonjour, mère ! n’es-tu pas encore sortie ? » cria Lucas, soulevant son fusil et montant l’escalier.
La vieille ouvrit la porte.
« Je ne t’attendais nullement, dit-elle. Kirka m’avait assuré que tu ne viendrais pas encore.
— Apporte du vin, mère ; Nazarka va venir ; il faut chômer un peu.
— À l’instant, Loukachka, à l’instant ! répondit la mère ; toutes nos femmes sont à la fête ; la muette y est aussi probablement. »
Saisissant les clefs, elle courut précipitamment vers le garde-manger.
Nazarka vint rejoindre Lucas après avoir rentré son cheval.
XXXVII
« Salut et santé ! dit Lucas, prenant des mains de sa mère une tasse pleine de vin, et, la portant avec précaution à ses lèvres.
— Vois-tu, observa Nazarka, le vieux se doute de quelque chose : l’as-tu entendu demander combien de chevaux tu as volés ?
— Sorcier ! dit brièvement Lucas ; mais quoi ! les chevaux ont passé le fleuve, il n’a qu’à les chercher !
— C’est inquiétant tout de même.
— Pourquoi ? Porte-lui demain un pot de vin, il se