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Page:Tolstoi - La Pensée de l’humanité.djvu/113

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pour résultat est le mariage réel ; toutes les cérémonies extérieures ne font pas le mariage, mais ne s’emploient que pour reconnaître comme mariage une seule union entre beaucoup d’autres.

6. La véritable doctrine chrétienne ne contient aucune allusion à l’institution du mariage. Aussi, les chrétiens de notre temps qui s’en aperçoivent, mais ne voient pas l’idéal du Christ (qui est la chasteté absolue) parce qu’il leur est voilé par l’Eglise, demeurent, quant au mariage, sans aucune règle de conduite. C’est à cela que tient le fait, étrange au premier abord, que chez les peuples professant des doctrines bien moins élevées que le christianisme, mais possédant une définition exacte du mariage, l’esprit de famille, la fidélité conjugale sont bien plus développés que chez les soi-disant chrétiens. Les peuples qui professent des doctrines inférieures au christianisme admettent le concubinage, la polygamie et la polyandrie dans certaines limites, mais ils évitent en revanche la dépravation qui se révèle par le concubinage, la polygamie et la polyandrie qui régnent parmi les chrétiens et sont masqués par la monogamie apparente.

7. Pour que le mariage soit un acte sage et moral, il faut : Primo : Ne pas penser que chaque homme ou chaque femme doit absolument se marier, mais se dire, au contraire, qu’il est préférable de rester pur pour que rien ne nous empêche de consacrer toutes nos forces à servir Dieu. Secundo : Considérer les rapports sexuels comme un mariage indissoluble. (MATTH., XIX, 4-7). Tertio : Ne pas considérer le mariage comme un encouragement