Aller au contenu

Page:Tolstoi - La Pensée de l’humanité.djvu/148

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

celui contre qui on s’irrite. Et lorsqu’on réussit à découvrir le bien et à aimer un tel homme, non seulement on apaise sa colère, mais encore on éprouve une joie profonde.

7. Si tu veux reprocher à un homme ses incohérences, ne qualifie pas ses actes ou ses paroles de sottises, ne dis et ne pense pas que ce qu’il a fait ou dit n’a aucun sens. Au contraire, suppose toujours qu’il voulait faire ou dire quelque chose de raisonnable et tâche de le prouver. Il faut s’efforcer de découvrir les idées erronées qui ont trompé l’homme et les lui faire voir de façon à ce qu’il arrive lui-même à la conclusion, qui est qu’il se trompe. On ne peut persuader un homme que par sa propre raison. De même, on ne peut persuader un homme de l’immoralité de son acte que par son sentiment moral. Il ne faut pas supposer que l’homme le plus vicieux ne puisse pas devenir un être vertueux et libre. D’après KANT.

8. Si tu te fâches contre un homme parce qu’il a commis un acte que nous considérons comme repréhensible, tâche de savoir pourquoi il a fait ce que nous considérons comme mauvais. Dès que tu l’auras compris, tu ne seras plus fâché, parce qu’on ne peut se fâcher de ce que la pierre tombe du haut en bas et non de bas en haut.

V. — La nécessité de l’amour pour la communion entre les hommes.

1. Pour que tes relations avec les hommes ne soient pas