Page:Tolstoi - La Pensée de l’humanité.djvu/208

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autres de vous glorifier. Les louanges font périr l’âme en reportant les préoccupations de l’âme sur la gloire des hommes.

4. Il arrive souvent de voir qu’un homme bon, sage et juste, tout en sachant que la guerre, l’exploitation du travail des autres, le blâme, la consommation de la viande et divers actes du même genre sont mauvais, continue à accomplir ces actes. Pourquoi ? Parce qu’il tient plus à l’opinion publique qu’au jugement de sa conscience.

5. L’inobservation des traditions n’a pas occasionné une millième partie du mal causé par le respect des anciennes coutumes. Les gens ne croient plus depuis longtemps aux anciennes coutumes, mais ils les observent néanmoins parce qu’ils pensent que la plupart des gens les blâmeraient, s’ils n’observaient plus les anciennes coutumes auxquelles personne ne croit plus depuis longtemps.

IV. — La lutte contre la tentation de la vanité.

1. Pendant les premiers temps de sa vie, dans son enfance, l’homme vit principalement pour son corps : il mange, il boit, il joue, il s’amuse. C’est le premier degré. Plus l’homme grandit, plus il commence à se préoccuper de l’opinion des gens parmi lesquels il vit, et plus il commence à négliger les besoins de son corps pour ne penser qu’à la gloire des hommes. C’est le second degré. Le troisième et dernier degré est celui où l’homme se soumet surtout