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Page:Tolstoi - La Pensée de l’humanité.djvu/252

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n’ayant pas trouvé la vérité et appris à l’aimer, tu périras. Mais, diras-tu, si la vérité voulait que je la cherche et que je l’aime, elle se serait révélée à moi-même. Aussi se révèle-t-elle à toi, mais tu n’y prêtes pas attention. Cherche donc la vérité, —elle le veut. PASCAL.

II. — La vie pour l’âme exige des efforts.

1. Je suis l’instrument avec lequel Dieu travaille. Mon vrai bonheur consiste à participer à Son travail. Mais je ne peux y parvenir qu’au moyen des efforts que je fais pour garder toujours en état propre et aiguisé l’instrument de Dieu qui m’est confié : moi-même, mon âme.

2. La chose la plus chère à l’homme, c’est d’être libre, de vivre à sa guise et non suivant la volonté d’autrui. Afin de vivre ainsi, l’homme doit vivre pour son âme. Et afin de vivre pour l’âme, l’homme doit réprimer les désirs du corps.

3. La vraie vie humaine n’est autre chose que le passage progressif de la nature bestiale inférieure à une conception de plus en plus grande de la vie spirituelle.

4. Nous faisons un effort pour nous réveiller et nous nous éveillons effectivement lorsque le rêve devient affreux et que nous n’avons plus de forces de le supporter. Il faut agir de même dans la vie réelle lorsqu’elle devient intolérable.