Page:Tolstoi - La Pensée de l’humanité.djvu/342

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3. La tendance de te comparer aux autres à ton avantage est une tentation rendant impossible une bonne vie et entravant l’œuvre principale : le perfectionnement. Compare-toi uniquement à la perfection suprême, et non aux hommes qui peuvent être inférieurs à toi.

4. Quand on t’injurie où que l’on te blâme, réjouis-toi ; quand on te vante et que l’on t’approuve, méfie-toi.

5. Tache de ne pas cacher dans des coins sombres les souvenirs honteux de tes péchés ; au contraire, tiens-les toujours prêts, afin de pouvoir juger des péchés de tes prochains.

6. Considère-toi toujours comme un écolier. Ne pense pas que tu es trop vieux pour apprendre, que ton âme est déjà telle qu’elle doit être et qu’elle ne peut être meilleure. Pour l’homme raisonnable, le cours des études n’est jamais terminé : il est élève jusqu’à la tombe.

7. Seul l’humble de cœur connaît la vérité. L’humilité ne provoque pas la jalousie. Les arbres sont emportés par le torrent, les joncs restent. Un sage a dit : « Mon enfant, ne t’attriste pas de n’avoir pas été apprécié, car personne ne peut te reprendre ce que tu as fait, ou te donner ce que tu n’as pas fait. L’homme raisonnable se contente du respect qu’il mérite.