Page:Tolstoi et les Doukhobors.djvu/181

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trager la dignité d’hommes très respectables, faisant étouffer les chants des psaumes par les chants obscènes des soldats ; le massacre des habitants pacifiques jusqu’à demi-tués par les nogaiki, la flagellation, le viol de femmes inoffensives, dépouillées de tout vêtement, le lent assassinat des hommes par la fustigation et les verges épineuses, par les instruments de torture, par le bataillon disciplinaire, par la privation d’air, de mouvement et de nourriture saine dans la prison, l’assassinat de centaines d’autres hommes par la famine, par le froid et par les maladies terribles, aiguisés par les détestables conditions physiques auxquelles ils ont été soumis de force ; l’internement des prisonniers mourants dans les cachots, en plein isolement ; la défense faite aux parents, aux femmes et aux enfants venus leur dire adieu avant la mort, de pénétrer auprès d’eux ; des jeunes gens arrachés du sein de leur famille pour être envoyés en déportation, pour dix-huit ans, dans les plus terribles trous de la Sibérie d’Orient : voilà quelques exemples des diverses mesures appliquées par le gouvernement russe aux hommes laborieux pour leur refus de tuer leur prochain.

Pour être juste, il convient de remarquer