Page:Tolstoi et les Doukhobors.djvu/215

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verra jamais la fin et ne fera que perdre sa vie inutilement, ainsi qu’il est dit : « Quiconque voudra conserver sa vie, la perdra. » Est-ce que nous ne voyons pas des riches vivre malheureux et des pauvres contents ? L’homme n’a pas à se préoccuper.

« Le Christ a dit : « L’homme est sous la garde de Dieu, comme le sont les oiseaux du ciel et les fleurs des champs. »

« Oui, mais si les hommes ne travaillaient pas, s’ils ne labouraient pas, ne semaient pas, ils mourraient de faim ! » disent ordinairement ceux qui ne comprennent pas ou ne veulent pas comprendre la doctrine du Christ. Cette doctrine n’est pas un jeu de mots. Christ ne défend pas à l’homme de travailler. Non seulement il ne lui conseille pas d’être oisif ; au contraire, il lui ordonne de toujours travailler ; mais il lui dit de ne pas travailler seulement pour lui-même, de travailler aussi pour son prochain. Il est dit : « Le fils de l’homme est venu, non pour qu’on le serve, mais pour servir les autres, et celui qui travaille a le droit de manger. » L’homme doit travailler le plus possible, mais ne pas garder pour lui-même ni considérer comme sien le fruit de son travail. Il doit le donner aux autres. Pour s’assurer