Page:Tolstoi et les Doukhobors.djvu/84

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« — Les fouets, hourra ! »

« Et de nouveau les Cosaques nous frappèrent jusqu’au sang et jusqu’à un tel point que l’herbe, à l’endroit où nous étions, toute rougie. Non seulement les Cosaques nous frappaient à coups de fouet, mais par le visage, avec les nogaïki, en tâchant de faire tomber nos chapeaux ; et celui qui n’avait plus de chapeau était mis dans un groupe à part. Le gouverneur arriva ; en voyant comment nous étions battus, il dit au commandant :

« — Pourquoi les avez-vous battus, je ne l’avais pas ordonné ? »

Le commandant répondit :

« — Pardon, Votre Excellence. »

« Et il arrêta la punition. Le gouverneur se rendit à Bogdanovka et là il réunit ceux qui n’étaient pas à la prière générale, il commença à les injurier. Alors l’un d’eux, Fiodor Mikhaïlov Schlakov, sortit son billet de soldat et le rendit au gouverneur en disant qu’il ne servirait plus. Le gouverneur fut si irrité qu’il le frappa lui-même avec un bâton. Après cela, tous les autres ont déclaré qu’ils ne serviraient plus et n’obéiraient plus au gouvernement.

« Le gouverneur ordonna à l’un des Co-