Page:Tolstoy - Essays and letters, 1911.djvu/230

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Quand la terre a été évaluée ainsi dans tout le pays, Henry George propose d’annoncer une loi déclarant que toute la terre, à partir de telle année et telle date, n’appartiendra plus à personne en particulier mais à tout le pays, la nation en entier ; et que par la suite tous ceux qui possèdent une terre doivent payer le loyer auquel elle a été évaluée à l’état, c’est-à-dire à la nation en entier.

Ce revenu doit être utilisé pour tout les besoins publics de l’état, de sorte qu’il prendra la place de toutes les taxes et les revenus douaniers sur les importations et les exportations.

Il découlerait de ce projet qu’un propriétaire terrien qui possède actuellement deux milles déciatines continuerait à les posséder mais auraient à payer pour eux au trésor, ici à Toula, entre douze et quinze milles roubles par année, parce que cet endroit comprendraient du pâturage et de la terre labourable ; et comme aucun grand propriétaire terrien ne serait en mesure de faire un tel paiement, il serait obligé d’abandonner la terre. Mais un paysan de Toula paierait environ deux roubles de moins par déciatine que ce qu’il paye maintenant, aurait toujours de la terre disponible autour de lui, qu’il pourrait prendre à cinq ou six roubles, et, en plus, il n’aurait aucune autre taxe à payer, et obtiendrait toutes les marchandises, russes ou étrangères, sans payer aucun droit. Dans les villes les propriétaires de maison et d’usines pourraient continuer à posséder leur propriété, mais ils auraient à payer dans le trésor public pour la terre qu’ils occupent en fonction de son évaluation.

L’avantage d’un tel système est :

1) Que personne ne sera privé de la possibilité d’utiliser la terre.

2) Qu’il n’y aura plus d’hommes oisifs qui possèdent la terre et forcent les autres à travailler pour eux en contrepartie du droit d’utiliser la terre.

3) Que la terre sera aux mains de ceux qui la travaillent et non de ceux qui ne travaillent pas.

4) Que les gens, ayant la possibilité de travailler la terre, ne se vendront plus en esclavage dans les usines et les fabriques, ou comme serviteurs dans les villes, mais se disperseront dans le pays.