Page:Tolstoï - Œuvres complètes, vol13.djvu/140

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des maîtres dans le plus bref délai est acceptée par le ministère de l’Instruction publique et combien on en prépare et où. J’ai déjà dit que la mesure prescrite par la circulaire du Ministre de l’Instruction publique n’est pas très commode à réaliser. Prenons quelques idées exprimées dans l’exposé des motifs et qui nous frappent particulièrement.

Pourquoi en une affaire d’État si sérieuse ne pas être franc ? Je veux parler de l’importance et de l’influence que, selon le projet, on veut donner à notre clergé en matière d’instruction. Je me représente vivement les auteurs du projet qui introduisent, par exemple, l’observation suivante : il faut que le clergé de la paroisse s’assure que l’enseignement est donné dans l’esprit de la morale orthodoxe et chrétienne, etc. Je me représente vivement le sourire — sourire de soumission, de la conscience de sa nécessité et de sa supériorité, et, en même temps, de la fausseté d’une pareille mesure, — qui était sur les lèvres des auteurs du projet quand ils ont entendu cet article et l’ont inscrit au procès-verbal. Cet article provoquera le même sourire chez toutes les personnes expérimentées et qui croient connaître la vie. « Mais que faire, c’est compréhensible », diront-elles. Les autres personnes instruites, intelligentes et qui aiment leur tâche se révoltent et se mettent en colère en lisant cet article. À qui veut-on cacher la triste vérité ? Probablement au peuple. Mais le peuple la connaît