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le monde en tous sens, pour n’abreuver à toutes les sources de beauté qu’il présente, et élever mon âme sur tous ses hauts sanctuaires. J’ai tremblé à l’idée de ne pouvoir pas m’élever jusqu’aux cimes les plus sublimes, et m’enfoncer dans les plis’les plus reculés des montagnes ; de ne plus franchir les vastes océans, et visiter les mondes nouveaux qu’ils séparent de nous ; fouler tous les vestiges des âges éteints, et tous les monuments que les générations passées ont laissés derrière elles pour nous instruire de leur passage et nous faire réfléchir sur leurs pensées, jouir ou souffrir de leurs émotions ; et je ne voudrais pas qu’il y eût un coin de ces spectacles, un coin des œuvres de Dieu et des créations de l'homme échappât à ma recherche curieuse. Et j’ai senti que le temps et les forces manqueraient plutôt à mes courses que le monde à mon ambition, bien qu’il se soit tant rétréci. Et derecheff j'ai pressenti le vide et la lassitude