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Page:Tonnellé - Trois mois dans les Pyrénées et dans le midi en 1858.djvu/79

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de cette course errante, de cette variété qui se répète, et de cette fatigue qui doit saisir rame isolée, perdue dans cet espace à la fois trop vaste et trop étroit pour elle, trop divers et trop monotone. L'image et la promesse de ces deux bonheurs se sont partagé mon âme et s’y sont combattues. Et je me suis plaint de cette vie, qui est trop courte pour être complète, et qui nous impose des regrets, parce qu’elle exige un choix ; j’ai pensé qu'il faudrait deux vies pour satisfaire ce double besoin dont mon cœur ne peut se résoudre à sacrifier aucun.


Mon fils, toutes ces inquiétudes, tous ces désirs sont vains. Il faut prendre et accepter la vie comme elle vient, sans ambition, sans trouble, sans regret, presque sans choix ; car tous les choix sont égaux. Il ne faut pas se consumer à la désirer autre qu’elle n’est ; car elle est toujours tout ce qu’elle peut être, et