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pas ralliés assez vite à sa candidature, et donnait leurs places aux partisans dévoués à qui il devait son élection. Puis il essayait de tenir ses promesses et de s’occuper des affaires du pays ; mais, à son tour, il en était empêché par un nouveau candidat au Secrétariat, qui devenait bientôt le chef d’une opposition puissante, et recommençait une nouvelle campagne électorale, aussi agitée que celle de l’année précédente.

Ajoutez à cela que les Secrétaires, ne pouvant jamais être réélus, on fut bientôt obligé de prendre des hommes peu ou point capables, et quand par hasard on tombait sur un administrateur intelligent qui faisait bien les affaires de la République, à la fin de l’année, il fallait le remercier comme les autres et le remplacer par un personnage sans valeur.

Les choses allèrent ainsi pendant longtemps, mais le désordre et l’agitation croissant toujours, les Socialistes finirent par se fatiguer de cette anarchie, et ils se décidèrent à renouveler leur Constitution.

Ils déclarèrent qu’à l’avenir le Secrétaire de la République serait nommé pour dix ans, et qu’il pourrait être réélu à l’expiration de son mandat. Bien entendu, cette longue délégation du pouvoir cessait immédiatement et avant le terme fixé, en cas de crime, de folie, d’infirmités graves ou d’incapacité notoire. Dans toutes ces circon-