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stances, le Corps législatif devait voter une loi faisant appel au peuple, et celui-ci déclarait par oui ou par non si le Secrétaire en exercice devait conserver ou quitter sa place.

Aussitôt qu’on eut nommé ce Secrétaire décennal, qui du reste était fort capable, l’agitation et l’inquiétude cessèrent pour faire place à la confiance et à la sécurité. On fit un peu moins de politique, mais on s’occupa beaucoup plus de ses propres affaires et, employés et industriels, au lieu de penser à changer le Gouvernement, ne songèrent plus qu’à se livrer au travail et à remplir leurs fonctions. L’Administration n’étant plus gênée par une opposition tracassière, mit tout son zèle à bien choisir ses fonctionnaires et à donner de l’avancement, non aux plus intrigants, mais aux plus capables. Le Pouvoir, rassuré sur son avenir et certain d’achever ce qu’il avait commencé, entreprit d’immenses travaux d’utilité publique, et sut les mener à bonne fin. Bref, au bout de dix années de prospérité générale et de tranquillité parfaite, le peuple était si satisfait de son régime et craignait si peu une usurpation, qu’il renomma le même Secrétaire et lui confia un nouveau mandat.

Seuls, quelques Républicains farouches n’étaient pas contents. Ils disaient que la liberté était perdue, que le Gouvernement n’était plus une République, mais une Monarchie, et qu’à ce prix