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plaider quand même et qui ont besoin d’être jugés et condamnés.

Grâce au petit nombre et au peu d’importance des procès, le système judiciaire de la République est des plus simples. On a supprimé radicalement les huissiers, les greffiers, les avoués, les avocats, les gens d’affaires, les clercs et le flot de papiers timbrés qu’ils griffonnaient. On a aboli de même les tribunaux de première instance, les Cours d’appel et la Cour de cassation, et tout ce coûteux attirail de la justice a été très-facilement remplacé par de simples juges de paix siégeant dans chaque canton.

Ces juges de paix, aidés seulement d’un secrétaire, instruisent et jugent toutes les contestations des habitants et cela, sans dossiers, sans paperasses, sans plaidoiries contradictoires et autres formalités inutiles qui n’ont jamais rendu un jugement plus équitable et n’ont été institués que dans l’intérêt des gens de loi. Quand le juge a besoin de se renseigner sur des questions spéciales, il désigne des experts qui font un rapport et donnent au tribunal les éléments d’appréciation qu’il demandait.

Lorsque l’affaire à une certaine importance et que le perdant croit à son bon droit, il peut faire réviser la première sentence par un second juge de paix dit d’appel. Ces nouveaux juges, d’une expérience consommée et d’une intégrité irré-