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velles galeries, ils ne voulurent plus mettre le pied dans les anciennes rues qui, disaient-ils, n’étaient plus bonnes que pour les chiens. Quand on leur proposait d’aller dehors, ils trouvaient toujours qu’il faisait trop chaud ou trop froid, qu’il y avait de la boue, du brouillard, du vent ou de la poussière et ils préféraient rester à couvert. Bien loin d’en souffrir, leur santé n’en devint que meilleure et l’on vit disparaître presque complètement toutes les maladies causées par le froid ou l’humidité, telles que les rhumes, les rhumatismes, les névralgies, les fluxions de poitrine, etc. De plus, ils réalisèrent d’importantes économies sur leurs vêtements et leurs chaussures. Leurs effets, n’étant plus endommagés par la pluie et la crotte, s’usaient beaucoup moins vite et conservaient plus longtemps leur fraîcheur ; sans compter qu’on était affranchi de tous les engins coûteux inventés contre la pluie, le froid et le soleil, tels que les parapluies, les ombrelles, les cache-nez, les manteaux et les souliers imperméables, etc.

Tout le monde était donc satisfait, sauf cependant quelques mécontents, il y en a toujours, qui ne se gênèrent pas pour critiquer le Gouvernement et lui faire de l’opposition.

D’un côté, c’étaient tous les boutiquiers se lamentant en chœur de ce qu’on leur avait retiré leurs chalands. Personne ne passant plus devant