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leurs magasins, ils ne vendraient plus rien et leur faillite était certaine. D’un autre côté, bon nombre d’habitants pleuraient leur industrie fortement compromise ou même entièrement perdue. — C’étaient les fabricants d’ombrelles et de parapluies, ceux de vêtements et de souliers en caoutchouc qui ne trouveraient plus à placer leurs marchandises. — C’étaient les magasins de confections, de nouveautés et de lingerie, les tailleurs, les chapeliers, les cordonniers, les modistes et les couturières qui ne feraient plus leurs frais, l’article d’habillement n’ayant plus besoin d’être renouvelé aussi souvent, du moment qu’on ne serait plus mouillé par la pluie, crotté par la boue et brûlé par le soleil. — C’étaient les cochers et les entrepreneurs de voitures publiques qui allaient perdre toute la clientèle que leur attiraient les jours pluvieux. — Enfin, c’étaient les médecins, les chirurgiens et les pharmaciens qui n’auraient plus de malades, du moment que le public cesserait de respirer l’humidité, de se mouiller les pieds, d’attraper des refroidissements, de glisser sur le verglas et de se faire écraser par les voitures.

Il y avait encore bien d’autres plaintes semblables et non moins intéressées, mais le Gouvernement n’en fut aucunement ému et, confiant dans le résultat définitif de ses efforts, il continua