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lesques, des réflexions saugrenues, et l’on compose ainsi des scènes tellement bouffonnes, tellement désopilantes qu’elles excitent chez les plus moroses de longs éclats d’un rire inextinguible.

Les Parisiens raffolent de ces sortes de divertissements, et ces parodies, bien loin de nuire aux citoyens qui en fournissent le sujet, sont au contraire le meilleur gage d’une célébrité sérieuse, car si le ridicule tue les imbéciles, il dresse un piédestal à l’homme d’esprit.


Les Français sont le peuple le plus social de l’univers, et leur plus grand plaisir, après le spectacle, c’est de se réunir dans des soirées.

Tous les décadis (v. le paragraphe suivant) le Gouvernement donne de grands bals officiels dans les salons du Palais international. Ces salons sont tout ce qu’il y a de plus magnifique au monde et d’un aspect réellement féerique par leur nombre et la variété de leur décoration.

Ici, ce sont d’immenses salles de bal, éblouissantes d’or, de glaces et de lumières, et où des milliers de couples dansent au son d’un orchestre entraînant.

Là, c’est un grand jardin d’hiver, aux frais ombrages, aux fontaines jaillissantes, et où les plantes tropicales épanouissent leur luxuriante végétation et remplissent l’atmosphère de la sauvage senteur des forêts.