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et de bon goût. Tout autre peuple le conserverait précieusement et s’en servirait toujours. Mais les Parisiens ne pensent pas ainsi, et, dès qu’ils ont bien constaté qu’un modèle est parfait sous tous les rapports, immédiatement ils le changent et le remplacent par un autre qui est laid, incommode et coûteux. On se fatigue bien vite de cette nouvelle invention, et on en crée une autre qui ne vaut pas mieux, puis une troisième qui est encore pis, et ainsi de suite indéfiniment, la soif du nouveau étant telle, qu’il faut en trouver à tout prix, dût-il être abominable.

C’est cette fureur du changement qui constitue la Mode. Celle-ci règne despotiquement sur les femmes de Paris, qui sont ses très-humbles et très-obéissantes esclaves. Aussi est-il facile de décrire en un seul mot le costume des Parisiennes de l’an 2000. Elles sont toujours rigoureusement mises à la dernière mode.

Mais revenons à l’emploi que les citoyens font de leurs jours de congé.

Quand il fait beau, on se promène sur les boulevards, aux Champs-Élysées, au bois de Boulogne, ou encore, pendant l’été, on va à la campagne. Les Parisiens l’adorent, non pour y vivre, mais pour y passer quelques heures seulement, et voir quelque chose qui les change de la ville. Tous les décadis, lorsque le temps le permet, la population se précipite vers les chemins de fer, et