Page:Tony Moilin - Paris en l'an 2000 - Librairie Renaissance et l'auteur - 1869.djvu/34

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

qu’alors se mettent à circuler en plus grand nombre. L’entrée des galeries est rigoureusement interdite à tout individu sale ou porteur de gros fardeaux ; il est également défendu d’y fumer et d’y cracher. Du reste on a rarement besoin de rappeler ces interdictions, tout le monde comprenant que des rues, qui sont en définitive de beaux magasins et de magnifiques salons, seraient bien vite détériorées si l’on pouvait y cracher partout et s’y asseoir sur des meubles de soie avec des vêtements humides de pluie ou souillés de boue.

Dans l’après-midi, la foule devient plus considérable et les femmes commencent à se montrer en toilettes élégantes. Partout ce ne sont que gens pressés courant à leurs affaires, acheteurs examinant les étalages des magasins et se faisant montrer des marchandises, curieux stationnant devant les tableaux et inventoriant les mille curiosités accumulées dans les vitrines. Les rues-salons sont si nombreuses et les objets d’art qui les décorent si multipliés, qu’aucun flâneur, si émérite qu’il soit, ne peut se vanter de connaître tout et que chaque jour, en passant dans les mêmes endroits, on découvre de nouveaux détails qui avaient échappé aux précédents examens et réveillent une curiosité toujours satisfaite et jamais blasée.

Mais c’est surtout le soir que les rues-galeries