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Bien entendu, la Banque ne donne pas son argent au premier venu et elle ne prête ses fonds qu’à ceux qui présentent une garantie matérielle ou morale de remboursement. En effet, les sommes avancées par la Banque appartiennent à la Nation et ne sont qu’un dépôt confié au Gouvernement. Or, si celui-ci prêtait de l’argent à tout le monde, sans prendre aucune information, bien souvent il ne serait pas remboursé et on l’accuserait avec raison de gaspiller la richesse publique et de mal gérer les affaires du pays.

Les prêts faits par la Banque lui rapportent un intérêt mensuel, intérêt qui n’est pas bien considérable et n’a rien d’usuraire et qui néanmoins constitue une importante ressource pour le Trésor. Toutes les sommes que palpaient autrefois les banquiers, les commanditaires, les usuriers, les marchands à crédit, c’est maintenant la Nation qui les encaisse et les employe à payer les dépenses publiques.

Non-seulement la Banque nationale avance de l’argent à tous les travailleurs probes et industrieux, mais, et en cela elle diffère de toutes les banques de l’ancien régime, jamais elle ne demande à être remboursée tant qu’on lui solde régulièrement l’intérêt des sommes prêtées. L’industriel qui emprunte de l’argent peut donc sans crainte l’immobiliser dans des dépenses utiles, par exemple, acheter une machine ou élever une