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paya en rentes viagères. De même que pour les maisons de Paris, cette expropriation fut des plus fructueuses pour le Trésor, grâce à l’impôt sur le revenu qui vint réduire à des proportions honnêtes les trop grosses fortunes et rafla impitoyablement tout ce qui excédait le maximum de 12,000 fr.

Cette expropriation des Compagnies industrielles eut un autre avantage, presque aussi grand. Ce fut de couper court à tous les marchés, à toutes les spéculations qui se faisaient sur les actions des Compagnies ainsi que sur les autres valeurs. Dans les derniers temps de l’ancien régime, cette spéculation sur les titres avait atteint des proportions incroyables. Elle était devenue un jeu effréné à la hausse et à la baisse, jeu essentiellement immoral et désastreux qui enrichissait quelques aigrefins en ruinant une multitude de pauvres dupes.

Le Gouvernement s’empressa de mettre un terme à tout ce tripotage. La Bourse, siége principal du honteux trafic des titres et des actions, la Bourse fut fermée et démolie. Sur son emplacement on fit un square où l’on voyait un ruisseau qui coulait dans un lit doré et semblait rouler des flots d’or liquide, tandis que ce n’était que de l’eau claire, fidèle image de toutes les spéculations qui avaient ruiné tant de joueurs en les berçant de l’espoir d’une fortune chimérique.