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Lorsque l’Administration se fut chargée de diriger toute la grande Industrie, beaucoup de gens crurent qu’elle prenait là une trop lourde tâche, et qu’il lui serait impossible de faire gérer par des employés des intérêts si complexes et si considérables. Ils prédirent que l’Industrie et le Commerce allaient s’arrêter immédiatement, et que la France, avant quinze jours, serait en proie à la plus affreuse misère. Les anciens spéculateurs à la Bourse étaient surtout inconsolables. Depuis qu’ils ne pouvaient plus jouer à la hausse et à la baisse, on les voyait criant partout que c’en était fait de la civilisation et que l’humanité, touchant à sa fin prochaine, allait retomber dans sa primitive barbarie.

Cette sinistre prédiction ne s’est point réalisée. Loin de là, jamais la France n’a été si riche et si prospère que depuis le jour où le Gouvernement s’est mis à la tête du travail national et lui a imprimé une vigoureuse impulsion. Par ses soins, des routes, des canaux, des chemins de fer ont été construits dans les contrées qui en manquaient encore ; le prix des transports par terre et par eau a été considérablement diminué pour les marchandises comme pour les voyageurs ; bien loin de péricliter entre les mains de l’Administration, toutes les mines, toutes les usines, toutes les grandes fabriques ont pris sous sa direction une importance plus considérable, et livrent