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vente entrent dans le Trésor et sont affectés aux dépenses publiques.

Remarquons-le bien ici, chez les Socialistes, le Gouvernement fait le commerce et vend tout, mais, sauf les produits des usines nationales, il ne fabrique absolument rien lui-même et laisse ce soin à l’initiative individuelle. Ainsi, pour en citer un exemple, dans un restaurant, les agents salariés par l’État se bornent à servir le public et à tenir les livres et la caisse ; mais, le restaurateur, c’est-à-dire celui qui va aux approvisionnements et fait la cuisine, n’est pas lui un employé, c’est un industriel à son compte et parfaitement libre, à qui l’Administration achète ses produits pour les revendre aux consommateurs.

Il en est de même pour tous les autres commerces ; l’État vend du pain, du vin, des légumes, des habits, de la quinquaillerie, etc., mais il ne fabrique aucun de ces objets et il se borne toujours à servir d’intermédiaire entre l’acheteur et le producteur. Vendre un produit fait par un autre n’est pas une tâche bien difficile, et des agents salariés peuvent parfaitement être chargés de ce soin et s’en acquitter très-convenablement.


Cependant, dès que le Pouvoir eut fait connaître son intention de supprimer la liberté du Commerce et de faire faire toutes les ventes par ses employés, il s’éleva une clameur formi-