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dable parmi les négociants et les débitants. Ils disaient que la liberté des transactions était absolument indispensable à la prospérité de la France et que laisser tout vendre par l’État, c’était livrer le Pays au chancre rongeur du fonctionnarisme et attirer sur la Nation les plus épouvantables catastrophes. Bien plus, ils signèrent une pétition collective très-menaçante où ils réclamaient en termes énergiques la liberté du Commerce et se déclaraient prêts à tout braver si on ne la leur accordait pas.

Le Gouvernement socialiste, à la lecture de cette pétition, fut fort perplexe et il se demandait avec anxiété comment il pourrait désarmer cette formidable opposition, lorsque heureusement, dès le soir même, il reçut une multitude de lettres qui le rassurèrent complètement. C’étaient les signataires de la pétition qui exprimaient leurs regrets de l’avoir approuvée ; ils affirmaient que leurs signatures avaient été surprises dans un moment d’entraînement irréfléchi, et tous terminaient leur épître en demandant à être compris au nombre des employés de l’État chargés à l’avenir d’opérer toutes les ventes.

Trop heureux d’en être quitte à si bon marché, le Gouvernement accueillit favorablement la plupart de ces demandes et se mit en devoir d’organiser le Commerce.

On commença par exproprier les marchandises