Page:Tony Moilin - Paris en l'an 2000 - Librairie Renaissance et l'auteur - 1869.djvu/47

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

des anciens négociants qui furent remboursés en rentes viagères ; puis, dans les rues-galeries qui venaient d’être percées, on installa tous les magasins de détail, tandis que les rez-de-chaussée furent réservés pour le gros. Naturellement, tous ces magasins furent répartis équitablement entre les divers quartiers, et l’on eut soin d’en proportionner rigoureusement le nombre aux besoins de la consommation, de manière à éviter tout double emploi.

Chose remarquable et qui prouve assez tous les avantages de l’organisation, dix nouveaux magasins bien approvisionnés remplaçaient à eux seuls plus de cinq cents boutiques, et les consommateurs, bien loin d’être lésés par cette centralisation de la vente, y gagnaient plus de variété dans les assortiments et surtout une grande diminution sur les prix.

Vendant tout par immenses quantités, l’Administration se contentait sur chaque article d’un petit bénéfice de 3, 4 ou 5 p. 100, et ce mince profit non-seulement payait tous les frais, mais rapportait encore chaque année des sommes énormes et devenait ainsi le plus fructueux et le plus léger des impôts. Aussi, de toutes les réformes socialistes, celle qui mit le Commerce entre les mains de l’État fut-elle une des plus fécondes, et elle réalisa immédiatement cette vie à bon marché que tant de Gouvernements