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les entrepreneurs se plaignent que ces tarifs minimum sont exorbitants et ne leur laissent aucun bénéfice, l’Administration leur répond que personne ne les oblige d’être patrons et que s’ils trouvent les salaires minimums si avantageux, ils n’ont qu’à se remettre simples ouvriers et aller travailler chez les autres. Inutile de le dire, aucun d’eux n’a profité de cette liberté, et, à force d’activité et d’intelligence, ils ont continué à faire de bonnes affaires tout en payant les ouvriers suivant les tarifs réglementaires.

Bien entendu, les salaires minimum ne sont qu’une mesure protectrice destinée à assurer le nécessaire aux travailleurs ; mais lorsque ceux-ci sont habiles et qu’ils peuvent obtenir des journées plus élevées, ils sont parfaitement libres de le faire, et on en voit qui reçoivent jusqu’à 40 fr. par jour.

Quant aux bénéfices du patron, rien ne les limite ; une fois que ses ouvriers sont payés, tout ce qu’il gagne lui appartient, sauf qu’il est soumis, comme tout le monde, à l’impôt sur le revenu et que son gain annuel ne peut pas dépasser la somme de 12,000 fr.

De toutes les réformes socialistes qui en quelques semaines modifièrent de fond en comble l’ancienne Société, cette limitation du revenu des industriels fut peut-être celle qui suscita le plus de réclamations contre le Gouvernement. Aucun