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ciété », tandis que la multitude des pauvres vit méprisée, ne compte pour rien dans l’État et n’a qu’un lot, travailler, travailler toujours pour entretenir le luxe et l’oisiveté de la caste dominante.

Grâce à l’impôt sur le revenu et à la suppression de toutes les rentes, cette division de la Société en classes a complètement disparu, et, bien que les Républicains de l’an 2000 ne soient pas entièrement égaux entre eux en rang et en richesse, tous se sentent solidaires les uns des autres et personne n’a de répugnance à frayer avec plus riche ou plus pauvre que soi.

Du reste, ce qui contribue beaucoup à mettre de l’union et de la concorde entre les citoyens, c’est l’éducation qu’ils reçoivent. Comme on le verra dans le chapitre suivant, tous les enfants, quelle que soit la position sociale de leurs parents, sont élevés dans les écoles publiques où ils mènent exactement la même vie, suivent les mêmes leçons, subissent les mêmes examens et sont ainsi soumis à l’égalité la plus complète.

Plus tard, tous entrent dans des écoles d’apprentissage, puis ils sont simples ouvriers ou simples commis, et personne ne peut atteindre à la fortune et aux places supérieures, sans avoir passé par les petits emplois et s’y être fait des amis et des connaissances. Une fois arrivés, ils continuent de vivre familièrement avec leurs pre-