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à fait mauvaises. Mais, il n’existe partout que des maisons du Gouvernement habitées par des citoyens qui tous exercent une profession quelconque et sont soumis à la sainte égalité du travail.

Chose remarquable, le résultat de cette liberté absolue a été de grouper tout naturellement les habitants d’après leur manière de vivre. Ainsi, sans qu’on ait rien fait pour atteindre ce but, il y a des rues qui ne sont habitées que par des gens tranquilles, mariés et où tout le monde est couché à 9 heures. D’autres maisons sont au contraire vouées au célibat, au plaisir, au bruit, et souvent on y passe les nuits à chanter et à boire sans que les voisins osent s’en plaindre, car chacun d’eux à son tour se rend coupable du même délit.

Il est rare que les Parisiens exercent leur profession dans le logement où ils demeurent. La plupart, même ceux qui ont un état propre, préfèrent aller dans un atelier, où ils sont toujours plus commodément installés et travaillent en commun, ce qui est à la fois plus gai et plus économique. Beaucoup aussi ne font pas la cuisine et ne mangent pas chez eux, et leurs chambres, uniquement destinées à les coucher et à leur servir de retraite, sont meublées non-seulement avec beaucoup de confortable, mais encore avec un véritable luxe.