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truction des maisons-modèles est si économique que l’État, non-seulement couvre tous ses frais, mais fait encore chaque année de gros bénéfices qui constituent une importante ressource pour le Trésor.

À part le payement de ses loyers, la Ville n’impose aucune obligation, aucun règlement à ses locataires. Pourvu que ceux-ci ne détériorent pas l’immeuble et n’incommodent pas leurs voisins, ils peuvent faire ce qu’ils veulent, entrer et sortir à toute heure de la nuit, recevoir qui leur plaît, avoir des enfants ou des animaux avec eux. Jamais le régisseur d’une maison n’est le premier à se plaindre de quoique ce soit et, si parfois il fait une observation à quelqu’un, c’est toujours à la demande des autres habitants.

Grâce à cette entière liberté laissée aux citoyens, rien n’est aussi varié et plus mélangé que la population des maisons-modèles. Toutes les conditions, tous les états, toutes les fortunes, tous les rangs, tous les genres de vie se trouvent confondus pêle-mêle, porte à porte et vivent en paix abrités sous le même toit. Du moment que vous ne nuisez pas aux voisins, personne n’a d’observation à faire sur votre compte. Il n’y a plus comme autrefois, des habitations de plusieurs catégories où se trouvaient parquées les diverses classes de la société, des hôtels de maître, des maisons bien, d’autres moins bien et d’autres tout